Catégorie : La vie quotidienne revue : expériences de vidéo collaborative ethnographique avec de jeunes néo-pentecôtistes italo-ghanéens et de jeunes sikhs italo-indiens

La vie quotidienne a longtemps été représentée comme le règne de “l’évidence”, le domaine dans lequel les acteurs sociaux pensent et agissent “comme d’habitude”. Le quotidien en outre serait l’espace/temps du “privé” et de l’“intimité”. Cette conception a
pourtant reçu différentes critiques (on considèrera par exemple, P. Jedlowski sur l’“expérience des sujets”, 2004; 2005).

La vie quotidienne peut en revanche être étudiée en tenant compte aussi bien des contraintes du sens commun, que de la créativité et de la responsabilité des individus, qui rendent possible l’interruption de la simple reproduction sociale, en explorant des identifications, des écarts et des actions différentes de celles que l’on attendrait dans un certain contexte culturel.

Mon intervention souhaite montrer comment le fait de faire de l’ethnographie visuelle et collaborative peut se révéler une bonne méthode de recherche pour expliciter l’évidence et la remettre en cause à travers des dialogues centrés sur ceux que R. Chalfen (2011) a appelés les “two ways of looking”: l’apparence des acteurs sociaux (comment ils sont vus) et la vision (la façon dont ils voient). Les participants de la recherche se voient représentés et observent leur quotidien à travers les tournages du chercheur/film-maker, ils se confrontent avec différents points de vue et réfléchissent sur la façon dont ils voudraient être vus. La relation entre l’observateur et les observés est mise en cause à travers la médiation de la caméra (vidéo) et les négociations sur ce qu’ils veulent (ou non) rendre visible à certains publics deviennent alors un aspect central de la recherche.

Les ethnographies visuelles collaboratives sur lesquelles je développerai ma réflexion sont au nombre de deux:

• la première concerne de jeunes néo-pentecôtistes italo-ghanéens de
  la province de Vérone ;
• la deuxième implique de jeunes sikhs italo-indiens de la province de
  Reggio Emilia.

Dans ces deux études, les fils et les filles des migrations en Italie ayant pris part à la réalisation de “vidéos collaboratives de
recherche” ont réfléchi sur la visibilité publique de leurs religions dans un pays qui continue à se figurer de façon monolithique comme étant catholique; ils ont donné aux regards et aux voix minoritaires et conflictuelles une visibilité et une écoute à l’intérieur de leurs communautés (c’est-à-dire que ceux-ci constituaient un défi aux représentations hégémoniques de ceux considérés comme un(e) bon(ne) néo-pentecôtiste ou sikh dans le contexte social dans lequel ils vivent); ils ont assimilé l’utilité de la vidéo comme un véhicule pour expérimenter des contre-narrations et ouvrir des débats sur des thèmes qu’ils considèrent pertinents pour leurs vies.

La vita quotidiana è stata rappresentata a lungo come il regno del “dato per scontato”, l’ambito in cui gli attori sociali pensano e agiscono “come al solito”. Il quotidiano inoltre sarebbe lo spazio/tempo del “privato” e dell’“intimità”. Questa concezione ha però ricevuto diverse critiche (si veda ad esempio, P. Jedlowski sull’ “esperienza dei soggetti”, 2004; 2005).

La vita quotidiana può invece essere studiata tenendo conto sia delle costrizioni del senso comune, sia della creatività e della responsabilità dei singoli, che rendono possibile interrompere la mera riproduzione sociale, esplorando identificazioni, differenziazioni ed azione diverse da quelle scontate in un certo contesto culturale.

Il mio contributo intende mostrare come fare etnografia visuale e collaborativa sia un buon metodo di ricerca per esplicitare il dato per scontato e metterlo in discussione attraverso dei dialoghi centrati su quelli che R. Chalfen (2011) ha chiamato i “two ways of looking”: l’apparenza degli attori sociali (come sono visti) e il vedere (come vedono). I partecipanti alla ricerca si vedono riflessi e osservano la loro quotidianità attraverso le riprese del ricercatore/film-maker, si confrontano con punti di vista diversi e riflettono su come vorrebbero essere visti. La relazione tra osservatore e osservati viene discussa grazie alla mediazione della (video)camera e le negoziazioni su cosa (non) rendere visibile a diversi pubblici diventano un aspetto centrale della ricerca.

Le etnografie visuali collaborative sulle quali baserò la mia riflessione sono due:

• La prima riguarda giovani neo-pentecostali italo-ghanesi della provincia di Verona
• La seconda riguarda giovani sikh italo-indiani della provincia di Reggio Emilia

In entrambe queste esperienze di ricerca, i figli e le figlie delle migrazioni in Italia che hanno preso parte alla costruzione di “video collaborativi di ricerca” hanno riflettuto sulla visibilità pubblica delle loro religioni in un paese che continua a rappresentarsi come monoliticamente cattolico; hanno reso visibili ed udibili sguardi e voci minoritari e conflittuali intra-comunitari (cioè che costituiscono una sfida alle rappresentazioni egemoniche di chi sia un/a buon/a neo-pentecostale o sikh nel contesto sociale in cui vivono); hanno inteso l’utilità del video come un veicolo per sperimentare contro-narrazioni e aprire dei dibattiti su temi che ritengono rilevanti per le loro vite.

I materiali filmici che verranno mostrati nella conferenza sono due estratti dai video citati (i video completi verranno resi visionabili ai partecipanti al convegno fornendo un link privato e una passwork).